La série «  Entre Rêve et Réalité »  est un ensemble de huit  triptyques de photographies.

Loin de vouloir figer quoi que ce soit, Jean-Luc Coudun joue de sa sensibilité artistique pour inscrire cette série,  précisément,  ni dans le rêve ni dans la réalité.

On n’y trouve pas nécessairement une unité de sens mais plutôt quelques  thèmes récurrents : la femme, le temps, l’enfance, la quête.

La femme, saisie  de face ou  de dos, n’a d’existence qu’en tant qu’ apparition. Le temps s’égrène entre  veillée funèbre,  attente derrière une fenêtre et obsession du  chasseur d’images,  pris à son propre piège. Quant à  l’enfant, il  hésite à grandir : refouler  le passage à l’âge adulte, ou  se projeter  dans le  futur.

Deux triptyques illustrent la quête d’un ailleurs. La lumière céleste est-elle assez puissante pour nous ensorceler?  L’ ivresse  terrestre,  également magique,  n’est-elle pas aussi prometteuse ?

Sous le voile de l’illusion, la composition est rigoureuse : chaque triptyque s’ouvre comme un livre. Sorte d’écran ou d’écrin, l’image  initiale invite le lecteur au fameux « il était une fois »…. Le décor est planté,  espace  insolite ou  personnage empreint d’étrangeté :  l’œil est invité à une promenade imaginaire et sensible. Le visuel remplace les mots et souffle  des visions. Les  plans, éloigné, proche, ou zoomé varient selon l’intention du photographe  et  dynamise le rythme de l’histoire.

Atmosphère cohérente également,  d’un triptyque à l’autre, avec son  mélange de familier  et d’irréel,  porté par des couleurs hors du temps.

Joli  plaisir, cette lecture plurielle  sur la scène du Rêve et de la Réalité. Le mystère reste entier dans  l’art de la suggestion.

Texte de Maïté D.